Comment se promener sans croiser un autre chat ? [with Fennec]

Griffe d'Hermine s'étira longuement, une nouvelle journée ensoleillée s'annonçait, autant en profiter. En ce matin où le soleil avait dû se lever il y a quelques heures, elle sortit de la tanière des guerriers en trottinant; et quitta le clan en saluant le garde posté devant l'entrée. Elle admira l'étendue de la plaine devant elle, elle adorait admirer les herbes hautes onduler sous la caresse du vent. Et qu'est-ce qu'elle aimait courir doucement sous la brise, comme ainsi ! Elle savourait chaque mouvement qu'elle faisait. Sans accélérer ni ralentir le pas, elle traversa la Plaine Verdoyante, puis fit une halte à la petite marre pour laper un peu d'eau fraiche. Il y avait dans la marre le reflet du soleil, un reflet éclatant, cela remit d'entrain la chatte. Elle reprit son chemin, décidant de changer d'endroit de promenade, elle n'allait justement pas souvent aux éternités des territoires...

Tout en se promenant, elle se dirigea vers les lieux qu'elles ne fréquentait jamais ou presque : les frontières. Quoi de pire que de croiser un autre chat si c'est pour partir en combat ? Non pas que la jeune femelle n'aimait pas les combats, elle les adorait, au contraire ! C'était plutôt rencontrer un autre chat qui veux lui faire la guerre juste parce qu'elle était sur les limites de territoires qui ne lui plaisait pas. Elle cessa de ruminer ses pensées, il ne fallait pas gâcher une matinée si bien partie comme ça ! La guerrière s'arrêta, elle était presque arrivée. Elle plissa les yeux, elle ne voyait rien, à part une forte odeur d'un membre du Clan du Ruisseau, leurs territoires étaient tout proches. Elle s'approcha pas lents, puis se remit à marcher normalement, pas de guerrier adverses pour le moment.

Elle s'allongea sur le sol frais, ombragé par un grand arbre feuillu. L'ombre des feuilles dissimulait un peu Griffe d'Hermine, au moins, si quelqu'un vient, il ne la verra pas immédiatement. Elle se reposa un peu, écoutant le piaillement des petits oiseaux tous proches. Mais elle ne voulait pas les chasser, et si l'envie la traversait, pas tout de suite.
Mais une odeur tout à coup plus prononcée fit se remettre la femelle sur ses deux pattes, il y avait un membre du Clan du Ruisseau tout proche. Elle tendit l'oreille, un craquement confirma ses pensées. Elle se montra, et vit un jeune guerrier brun avec des rayures noires qui la regardait. Il n'avait pas l'air bien méchant, tant mieux, peut-être même qu'il était gentil. Elle sourit légèrement, puis demanda:

— Quel-est ton nom ?

La jeune chatte gris crèmé se rendit compte que l'autre ne la regardait pas, car elle sursauta soudainement. Elle lui répondit:

— Poil de Fennec. Et toi, tu es ?

Griffe d'Hermine ne répondit pas tout de suite, l'autre put réfléchir d'elle-même. Elle avait l'air plutôt déconcentrée, elle se léchait la patte avant, sûrement pour la nettoyer. La femelle au long pelage s'assit sur un tas de terre enherbée et s'interrogea. Poil de Fennec avait donc pour animal totem le fennec, Quel bel animal... Un petit canidé au poils jaunes et aux oreilles grandissimes. Elle sortit de ses rêveries puis miaula simplement:

— Griffe d'Hermine.

L'autre ne paraissait pas vouloir l'attaquer. Tant mieux. Peut-être qu'elle pourrait même accepter une petite balade, La femelle aux yeux jaunes avait vraiment besoin de se dégourdir les pattes ! Elle regarda longuement la femelle de la Tribu du Ruisseau, il ne fallait pas que celle-ci la prenne pour un ennemi, Griffe d'Hermine voulait simplement marcher paisiblement en une si belle matinée. Il fallait la mettre en confiance, même si elle n'avait pas l'air du tout stressée. Elle ajouta en direction de Poil de Fennec, avec un petite sourire amical aux lèvres:

— Si tu le veux bien, et si tu as confiance en moi, que dirais-tu d'une promenade ? Elle ne va pas être passionnante, car on est obligés de longer nos frontières, mais j'aimerais marcher un peu.

Après ces paroles, elle se leva et dressa la queue, signe de salut parfois, mais surtout de foi totale en l'autre.

— Bonne idée ! Mais pas trop longue, mon chaton va m'attendre.

Bon, on voyait qu'elle n'était craintive, maintenant Griffe d'Hermine savait qu'elle avait un chaton. Sur ces paroles d'un ton rieur, Poil de Fennec commença la marche, suivie de la femelle au pelage gris peu après. S'arrêtant pour justement l'attendre, la guerrière de la Tribu du Ruisseau lui demanda :

— Tout va bien pour toi ?

Drôle de question venant d'un supposé "adversaire" ! La jeune chatte marcha lentement jusqu'à sa hauteur, avant de répondre:

— Oui, enfin, je me promène et chasse, comme dans mes habitudes.

À force de marcher, ils se trouvèrent à côté d'une rivière. La guerrière arrêta sa marche pour s'assoir et savoura le clapotis de l'eau tout près d'eux. Elle avait un attachement avec la nature, sûrement comme tous les chats, mais elle prenait en le temps de l'écouter, la regarder ou la comprendre. Elle s'approcha du ruisseau puis trempa une patte dedans, e qui lui fit passer un courant froid dans son membre, elle sourit. Elle agita sa patte dans l'eau, qui faisait des remous et effrayait ses habitants. On pourrait la prendre pour un chaton, à la voir, mais c'est vrai qu'elle était assez jeune. Elle s'arrêta puis se tourna vers la femelle au totem du fennec puis lui dit:

— Tu dois être souvent proche du ruisseau, quelle chance ! Évidement, je préfère la plaine, et puis j'ai une mare dans mon territoire... Mais un ruisseau doit être bien aussi !

— Il n'y a rien de mieux! Une patte dans l'eau, de temps en temps... Quand Petit Faucon sera grand, je l’emmènerais au ruisseau. Tu le verras peut être.

Il n'y a rien de mieux ? Griffe d'Hermine réfléchit un peu, puis se rappela qu'elle était guerrière de la Tribu du Ruisseau, il était normal qu'elle aime ça plutôt que tout autre chose, la femelle grise, elle, préférait bien mieux la plaine, grande et paisible. Elle repensa au reste de la phrase puis se rendit compte qu'elle avait oublié un détail, elle lui avait dit qu'elle verrait son petit venir par là.

Elle avait donc bien et bel un petit, tout à l'heure, elle se disait qu'elle en parlait juste comme ça, mais elle avait l'air de beaucoup y tenir. C'était vrai qu'avoir un chaton qui traine toujours dans tes pattes et se plaint tout le temps, ça ne plaisait pas trop à la guerrière des Vents. Mais après tout, voilà ce qui rend une mère heureuse, c'est l'essentiel. C'est sûr qu'elle préférait les voir jouer courir après des feuilles mortes ou se blottir contre leur mère, c'est sûrement l'un des seuls moments où elle les trouve mignons, forcement, c'est bien mieux que de les voir casser les oreilles de tout le monde ou faire des bêtises tout le temps.

— Tu as déjà eu un petit ?

Cette question avait un avantage, elle put sortir Griffe d'Hermine de ses pensées. Celle-ci leva la tête et vit dans le regard de son interlocutrice comme une lueur d'une personne qui avait peur de vexer une autre. Tsssss... Ce n'était pas ça qui allait la vexer, ça ne la dérangeait pas de ne pas avoir de petits. Et si elle devait en avoir un un jour, elle espère fortement qu'il sera calme. Jouer parfois avec les chatons des autres mères dans le camp lui suffisait largement. C'est vrai que c'était amusant. Elle répondit à Poil de Fennec, avec un ton on ne peut plus neutre:

— Non, je n'en ai jamais eu. Mais ne t'inquiète pas ! Ça ne me dérange pas. M'amuser avec ceux de mes amis, c'est déjà bien suffisent pour moi. Pas que je ne les aime pas, ils sont souvent adorables !

Elle ne pouvait pas dire "adorable" tout court. Trop de mauvais souvenirs de petits râlants lui trottaient dans la tête. Ils sont infimes pourtant, la plupart des souvenirs que lui avaient laissé les chatons étaient souvent positifs.
Elle retira sa patte de l'eau, qui commençait à être rudement froide, puis regarda l'autre avec des yeux francs et heureux, pour lui montrer qu'elle ne mentait pas.

Au début, en regardant la réaction de Poil de Fennec, la jeune guerrière ne vit qu'une expression normale. Mais peu après, son visage changea brutalement d'émotion, il passa de normal à très triste. Ses yeux étaient humides, et la guerrière savait ce qui allait se passer. Elle espérait que non, eh bien si: une larme se fraya un passage entre les poils de sa joue, elle pleurait. Elle essaya de cacher sa tristesse, c'était trop tard.
À vrai dire, pour Griffe d'Hermine, il n'y avait pas de honte à cela. Mais elle-même aurait fait ça si elle avait été à sa lace. Elle pencha la tête légèrement, signe d'incompréhension. Elle se demandait pourquoi cette simple question lui avait fait tant de mal. Évidement, si elle arrivait très bien à lire sur le visage, ell ne lisait pas dans les pensées, elle ne pouvait pas connaître le passé de cette femelle.

Elle baissa les oreilles, se demandant pourquoi elle était si triste soudainement. Il fallait bien faire quelque chose, plutôt que de rester là à attendre que les choses se passent et laisser l'autre se morfondre. Tout de même... pleurer parce que la femelle gris clair n'avait pas de chatons et ça ne la dérangeait pas... ça n'avait aucun sens. Elle poussa un long soupir en regardant dans le vide, puis releva la tête avant de lui murmurer:

— Je suis désolée. Je ne comprends pas... Pourquoi ma question t'as rendue si triste ? C'est bien de ma faute ?

Elle posa la dernière question car elle n'en était pas certaine, ça paraissait étrange. Griffe d'Hermine s'approcha de la chatte de la Tribu du Ruisseau puis posa sa patte sur ses épaules pour la réconforter. Parfois, elle avait vraiment du mal à comprendre le caractère de certains, Poil de Fennec avait sûrement de bonnes raisons de réagir comme ça. Sa réaction n'avait peut-être aucun rapport avec le discours. C'était sans doute cela. Elle resta ainsi un long moment puis retira sa patte. Elle se baissa pour voir si l'autre était toujours dans le même état, et pour voir si elle allait lui répondre.


[C'est vrai que les chats ne pleurent pas, mais ils sont déjà "humanisés" comme ça dans LGDC, ce n'est pas gênant. ^^]

Après une grande inspiration, Poil de Fennec déclara:

— Ce n'est pas de ta faute. On ne peut reprocher qu'à lui. Il... Il est partit... Sans rien laisser. Laissant juste son clan, sa famille, ses amis... Moi, seule. Il n'est jamais revenu. Quand il est partit, mon chaton n'allait pas tarder a venir. Au début, j'ai espéré qu'il s'était fait kidnappé, qu'il n'était pas partit de son plein grès... Je ne l'ai jamais vu dans le Clan Céleste... Mais maintenant... J'ai... J'ai perdu espoir.

Inutile de préciser qui était le "il", ce n'était pas difficile à comprendre. Toutes les chattes au coeur brisé disent "il" quand elles parlent de leur compagnon partit. Griffe d'Hermine ne dit rien, elle réfléchit simplement. Elle ne se disait pas qu'elle avait de la chance de ne pas en avoir un, étrangement. Elle aurait pu le penser, mais elle songea surtout qu'il y avait de nombreux traîtres parmi les partenaires. Elle cessa de penser à ce sujet. Au moins, ce n'était pas elle qui l'avait fait pleurer, tant mieux. Elle soupira intérieurement, que d'infidèles. Tant de chats rêvent d'un compagnon ou d'une compagne idéal, qu'ils vivront heureux, qu'ils pourront se comprendre... La réalité est bien plus triste que ça.

La guerrière au totem du Fennec reprit, s'étant calmée et ayant l'air d'aller nettement mieux:

— Merci. Je sais que ça parait idiot de pleurer comme ça...

La femelle grise lui fit un petit sourire puis lui répondit:

— Ne t'en fait pas, il y a des choses auxquelles ont n'échappe pas dans la vie, dont tous ces moments tristes.

C'est vrai qu'elle ne pouvait pas vraiment la comprendre, mais elle savait que ça faisait mal d'être dans de telles situations. Et son chaton devait être triste, mais d'après ses paroles, il avait l'air en forme. Peut-être ne connaissait-il pas l'existence de son père, ce qui serait plus simple et moins douloureux.
Elle avait beau s'imaginer mais non, jamais elle n'avait eu de coup de foudre. Elle avait bien trouvé de nombreux chats mignons ou élégants, mais ce n'était pas vraiment de l'amour. Parfois elle craquait et les contemplait, mais ça non plus n'était pas suffisant pour parler d'attirance prononcée jamais eue auparavant.


[Le Clan des Étoiles s'appelle le Clan Céleste ici. Du coup, après cette réponse, tu répond en disant que tu dois aller voir ton petit, je réponds et on clos le RP là-dessus ? Je trouve que ça rendrait bien si on l'arrête comme je l'ai dit. :3]

Griffe d'Hermine crut comme voir un sourire dans les yeux de la mère de la Tribu du Ruisseau. Un sourire qu'elle n'avait aucun mal à percevoir, même si il est petit et dans le plus profond de ses iris. Ce genre de choses, de petites expressions du visages, de sentiments ou d'émotions, la chatte gris-clair n'avait aucun mal à les percevoir. ce qui était, avouons-le, souvent bien plus un défaut qu'une qualité, personne n'aimerais que quelqu'un d'autre sache ce qu'il essaie de cacher. Ce sourire voulait sûrement dire que la femelle au totem du Fennec était contente du comportement de l'autre. Poil de Fennec regarda ensuite vers l'horizon, puis déclara:

— Oh, il commence à faire sombre, je dois rentrer sinon Petit Faucon va s’inquiéter. Cette rencontre était agréable, merci.

Cette fois-ci, il fallait le reconnaitre, elle ne sut pas si ses paroles étaient exactes ou si elle a voulu dire autre chose. Elle se contenta de répondre:

— De rien, c'est moi qui te remercie. J'ai put me détendre, ça fait toujours du bien.

Sur ce, l'autre s'en alla. Il n'était que le début d'après-midi, mais elle s'était sans doutes dit que son chaton s'impatienterait. Le ciel était plutôt couvert, désormais, elle avait put se tromper à cause de l'obscurité causée. Il se passait de toutes façons des choses étranges ces temps-ci, il y a quelques jours, alors qu'elle était partie chasser, la rivière de la Tribu du Ruisseau n'était plus là où elle était d'habitude... Elle n'était d'ailleurs plus là tout court. Griffe d'hermine repoussa ses interrogations, elle avait dut rêvé. Elle regarda sa rivale, plutôt rivale amie, mais rivale en terme de Clan marcher au loin. Elle resta quelques instants près de la rivière en la scrutant, il semblait que ce jour-là, elle avait bien vu que cette rivière n'était plus présente... Cette fois-ci, elle se leva et secoua la tête pour sortir ses idées et souvenirs farfelues, puis partit en trottinant en direction de son camp.

Elle se retourna une dernière fois, regardant au passage la silhouette de la femelle dont le chaton l'attendait, puis accéléra son trot avec une touche d'entrain.

[FIN DU RP]